La découverte du ciel d'Harry Mulisch
Avec mes parents, on passe notre temps à se refiler des bouqins "tiens du devrais lire ça, t'as lu ça, j'ai lu le dernier de bidule, mais si il avait écrit une histoire qui se passe aux States". Bref, autant dire que parfois on rame pour retrouver le titre exact et même l'histoire, surtout ma mère qui en lit tellement qu'elle oublie au fur et à mesure. C'est comme avec Alzheimer, elle fait des économies en relisant les mêmes. La plupart du temps mon père n'aime pas ce que nous aimons et vice versa. Mais pour La découverte du ciel, nous étions tous les trois d'accord. Quand ils m'en ont parlé, ma première question a été "est-ce que c'est déprimant" ? Nan parce que je les connais, ils trouvent un bouquin super et puis c'est l'histoire d'un banlieusard londonien que sa femme quitte et qui se retrouve au chômage. Soi-disant que ça se terminait bien, je n'ai pas eu le courage de finir (et puis je ne me souviens plus du titre d'ailleurs!).Il faut dire que La découverte du ciel est plutôt imposant comme bouquin, donc je me suis dit que s'il fallait se forcer pendant 1150 pages, ça allait donner... Et en effet, ce livre est vraiment passionnant et je n'ai pas vu les pages passer... J'aime bien les gros livres, j'ai toujours le sentiment d'en avoir pour mon argent et pour mon temps...
C'est l'histoire de deux hommes Onno Quist et Max Delius qui se rencontrent apparement par hasard un soir de 1967. Tout les oppose: leur famille, leur vécu, leur travail, leur religion. Et pourtant, ils vont devenir des amis très proches. Cette relation n'est finalement pas vraiment due au hasard puisque Dieu (appelons le ainsi) a mis en scène cette rencontre. Entrecoupé de dialogue d'anges, ce récit nous narre leur incroyable amitié à laquelle vient se rajouter un autre côté du triangle : Ada. Elle donnera naissance à un fils, Quinten, qui sera la clé de toute cette intrigue. Mais je ne vous en dit pas plus...
Je n'avais, je crois, jamais lu un livre d'un auteur hollandais et je ne connaissais pas Harry Mulisch et j'avoue que j'ai vraiment accroché à son style. Si les personnages sont parfois étranges et tout le temps atypiques, j'ai trouvé que ce livre d'inspiration un peu spirituelle ne versait pas dans le style grenouille de bénitier. On parle de Dieu, on s'interroge sur son existence, on le mélange avec son propre père, avec les étoiles et parfois même avec le communisme mais on cherche la vérité, la vérité sur l'Holocauste, sur l'amour, sur la vie et sur la mort.
Si l'histoire se passe essentiellement au Pays Bas, les péripéties de ce trio nous entraine à Cuba mais surtout dans un magnifique voyage à Rome et à Jérusalem. Plus que dépaysant, j'ai trouvé ce livre intelligent, s'adressant à un lectorat réfléchi mais sans être pédant.
Si la longueur ne vous fait pas peur, un "vrai" livre.
Il parait qu'un film en a été tiré... si vous en savez plus...