La peur

Publié le par Louloute

Le temps est à la peur. Une rentrée sous le signe de l'angoisse : crise, grippe, tel est l'avenir que chacun trempe dans son café le matin. Et puis la fin de l'été, le retour du quotidien, plus bronzé mais pas plus gai et déjà la tête dans les dossiers.
Impossible d'ignorer l'ambiance. Si je reste persuadée qu'on nous agite le fantôme de l'épidémie pour nous garder maléables et disciplinés, je ne peux nier que mon propre avenir s'obscurcit.
La peur vous glace, vous gèle sur place. Elle vous paralyse, vous domine, vous maitrise...
J'en ai assez d'avoir peur, j'ai l'impression d'avoir eu peur toute ma vie. De tomber, de me briser, de rater, d'échouer, de décevoir, de ne jamais être assez bien.
Il est temps de prendre sa vie à deux mains, le courage en bandouillière. De se lancer car finalement seul le premier pas coûte. Lorsqu'on laisse la terreur guider nos choix, ils sont forcément mauvais et amers.
Alors tant pis, je pousse les portes, je pense à voix haute, je laisse de l'espace, je fais de la place. Et si je chute, si je dois jeter avec rage cette brosse à dent que tu as laissé en gage de ton interêt, si je dois regretter d'avoir voulu cette vie, j'aurai vécu d'y avoir cru, de l'avoir voulu.
Si j'ai peur demain de vivre c'est que déjà je ne vis plus.
Alors je la saisis par le col cette peur, je la regarde droit dans les yeux, cette peur que je nourris, que j'ai eu le temps de couver et de bien examiner.
Elle biaise, sournoise, avec son sourire enjôleur de celle à qui on n'échappe pas. Mais je l'ignore et l'étouffe, la domine, la surplombe. Tel un phénix elle renait chaque jour à l'aube et chaque jour le combat reprend, infini et multiple.
Aucune faiblesse ni temps mort ne peut être toléré, au risque de la voir s'engouffrer dans la faille.

Ma vie sera celle qu'elle doit être et toutes les peurs du monde n'y changeront rien.

Publié dans quotidien

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G
<br /> <br /> c'est les mots clés "louloute" et "paul" qui m'ont conduit sur ton site (je recherchais le mien...)..un hasard donc..<br /> j'ai beaucoup aimé ton style d'écriture, ta façon de raconter ton hisoire....et puis ton poème sur l'amour/la haine m'a fait tilt, je pourrais presque en copier-coller des parties pour<br /> illustrer l'histoire que je viens de mettre en ligne (mais bon ça serait pas bien de copier!!)...<br /> Allez que 2010 t'apportes tout ce que t'espères....<br /> http://gameover13.typepad.com/blog/<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour Gameover !<br /> <br /> C'est avec une grande joie que je découvre ton blog ! Ton style est eficace, ton écriture limpide, tu as vraiment vraiment bien fait de te lancer dans cette aventure.<br /> <br /> Quoi qu'il en soit je te souhaite une bonne journée et j'espère te revoir souvent par ici !<br /> <br /> <br />
B
Ok bah je vais arreter alors.
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F
Bravo Louloute, ça, c'est parlé. Et c'est bien la seule attitude à avoir.
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L
<br /> Merci Fred<br /> <br /> <br />
I
c'est beau...wouah,
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L
<br /> Merci... :-)<br /> <br /> <br />
B
Sévère mais juste, je ne tomberais pas dans la trouille d'un ras-le-bol de ma personne que je commence à sentir chez toi, et je ne me priverai pas de deux ou trois critiques.La première sur le style, je t'invite à ne pas commencer à avoir peur de faire dans le lyrique, MAIS je pense que le dernier tiers ne fonctionne pas, la peur en phénix enjoleur, moi en tout cas je ne suis pas convaincu (Avec un peu de chance tu percevras que contredir j'aime bien ça, mais critiquer, et surtout les créations artistiques, ça ne m'amuse pas un brin, c'est exclusivement fait dans le fol espoir de t'être bénéfique, contrairement à certains qui t'encenssent sans cesse - chouette alliteration).Second point attention à ne pas enfoncer des portes ouvertes avec les thèmes de la peur sociale et de la peur comme frein au developpement personnel. Et second point et demi, celui-là uniquement dicté par mon pessimisme naturel, j'espère que tu ne lutteras pas que contre des petites peurounettes, mais des belles grandes peurs, celles de faire de grandes choses.Je finis (j'entends un soupir de soulagement dans le fond) en précisant, surement pour la ènième fois (je me fais vieux, mais aussi je suis jamais complètement convaincu qu'on m'écoute) qu'en général quand je critique quelqu'un en face c'est une marque de respect, je ne me donne pas cette peine pour tout le monde. Et c'est en lisant quelque chose qui me plait que j'ai envie de te pousser à aller encore plus loin :D La thèse je la partage à 200%, je disais récemment quelque chose qui depuis me hante de temps en temps, parce que c'est vrai je pense, et relativement terrifiant :C'est incroyable la souffrance que peuvent endurer les gens pour simplement fuir la peur d'une petite douleur (plus ou moins mal dit cette fois, mais j'espère que le message y est). On pourra rapprocher ça de la théorie qui dit que c'est la peur d'avoir mal qui est pire que la souffrance elle-même. Alors camarades martyrs, souffrons !
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L
<br /> Ma première réaction a été de me dire "mais il va encore me les briser longtemps lui ? Entre FB et OB, dur de lui échapper' :)<br /> Et puis j'avoue que tu n'as pas tort. Article écrit dans le bus, que j'ai achevé par la suite et qui manque un peu de souffle. L'inspiration se fait fourbe elle aussi ces derniers temps.<br /> <br /> Quand à la peur de la peur, je suis d'accord avec toi, mais quand la peur te paralyse, te grignote peu à peu, alors là non, je ne suis pas pour la souffrance.<br /> <br /> Toujours heureuse de lire tes critiques en tout cas...<br /> <br /> <br />