Violences masculines

Publié le par Louloute

Je suis chaque jour un peu plus effarée par la violence des hommes. Je rentre du cinéma où j'ai vu Slumdog millionaire. Le film est très bien mais il met en exergue une violence complètement explosive. Tout ce qu'on peut lire, tout ce qu'on peut voir, tout ce qu'on peut constater c'est que depuis la nuit des temps et partout dans le monde, les hommes détruisent et piétinent leurs comparses, notamment les femmes. Je suis désolée pour mon lectorat masculin mais ce soir, je n'ai pas une âme de bisounours. Tous ne sont pas comme ça, heureusement, et nous avons la chance de vivre en France en 2009, surtout nous le sexe "faible". Mais ce soir j'ai besoin de crier mon dégout de certains hommes et ma révolte, bien que je n'invente rien, j'en ai conscience.
Qu'est ce qui peut pousser ces hommes à tuer, torture, violer, abattre, massacrer, détruire les femmes ? D'où leur vient cette haine ? Haine pour les autres hommes parfois, haine pour eux-même j'imagine... Guerre, trafic d'armes, de drogues, de femmes, d'enfants, rien ne semble avoir de limites. Les plus grands dictateurs, les plus extrémistes, les tueurs en série, encore et toujours des hommes. Leur bêtise et leur cupidité sont la source de nombreux maux de cette planète.
La plupart d'entre nous sont engoncées dans des rôles de victimes : séquestrée, battue, réduite en esclavage ou tout simplement tuée, combien de Chinoises, d'Indiennes, d'Iranniennes ou tout simplement de Françaises meurent chaque jour par la main d'un homme. Combien prient chaque jour pour que la mort vienne les délivrer ? Combien ont renoncé à avoir une pensée propre, des opinions, des rêves ?
Pourquoi nous écrasent-ils, nous anéantissent-ils ? Certaines ont même adopté leur méthodes, de violence et d'extrêmes. Il y a eu des femmes kapo, des chefs de camp chinoises, des kamikazes israeliennes... Quand le monde a-t-il sombré dans la folie, guidé par un gang d'assassins et de bourreaux ?
Le schéma est un peu simpliste mais chaque homme n'a-t-il pas été mis au monde par une femme ? Porté dans son corps pendant près de 9 mois, enfanté dans la souffrance et les cris, les hommes ne semblent n'avoir même pas de reconnaissance face aux êtres qui ont permis leur existence...
Je ne pleure pas sur mon sort ce soir, je suis une privilégiée d'avoir chaque jour le droit de travailler, de conduire, de vivre seule, d'écrire seulement ces mots, de penser différemment, de n'avoir aucun compte à rendre, de décider à qui je donne mon corps, de choisir le moment où je porterai un enfant.
Ce soir mes soeurs, c'est à vous que je pense mais aussi aux victimes anonymes, les enterrées comme les vivantes. Que vous soyez ma voisine de pallier, que vous soyez sur un trottoir de Bangkok ou au fond d'un squat en Pologne. Je pense à votre force, à votre courage, à votre volonté de vivre et de protéger ceux que vous aimez. Je pense aux mères, aux soeurs, aux filles des tortionnaires du quotidien. Je pense à la haine que l'on vous porte, simplement parce que la vie ne vous a pas donné une queue entre les jambes.
Si demain les hommes mourraient par poignées, il y aurait un sacré paquet de connards en enfer, à organiser des match et des combats de boxe en buvant de la bière.
Je ne sais pas comment agir, je ne sais pas comment changer les choses. Je porte toujours le souvenir d'une soeur de coeur qui repose aujourd'hui sous une tombe de marbre pour avoir aimé un homme mauvais. J'en pleurerai de désespoir si je ne n'en avais pas assez de ce rôle de victime perpétuelle qu'on veut nous faire endosser. C'est au quotidien qu'il faut se battre je pense, voir les femmes battues dans nos amies proches, défendre nos salaires face aux collègues masculins, regarder les pervers des transports en commun bien dans les yeux pour leur signifier que vous n'avez pas peur, ni d'eux ni de leur violence. Bien dérisoires actions... Elevons nos fils dans le respect des femmes et des autres hommes, rappelons à nos maris que nous sommes égaux. Aucune religion, aucun pays et aucun amour ne justifiera jamais des burka, des excisions ou des lapidations.
Sur ces paroles, je m'en vais rêver d'un monde meilleur où les êtres humains s'aiment, se respectent et s'admirent entre eux...

Publié dans Culture

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F
Bonsoir Schlabaya, merci de ton intervention. Bien sûr que le machisme n'est pas forcément exprimé par la violence physique. L'humiliation est une autre forme de violence dont ne se privent pas certains hommes. Mais je n'ai jamais connu ce type de relation (quelle chance !), alors je table davantage sur ce qui a fait de ma vie non pas un enfer, mais quelque chose d'heureux. Pour ce qui est d'intervenir quand on assiste à une scène déplacée en public, ce n'est pas facile, mais cela m'est arrivé de le faire justemnt parce que je ne voulais pas que l'on puisse penser que j'étais complice. Bizarrement, ceux à qui s'adressaient mes propos se constipaient et restaient bouche close. Ceci dit, ce ne sont pas mes sorties qui auront changé grand chose dans ces rapports douteux : il aurait fallu être là tout le temps et clore le bec systématiquement.
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S
Je partage ton sentiment et ta révolte. Le problème, c'est qu'à force de souligner tout ce qui me paraît relever du machisme dans la pub, la vie quotidienne, etc, je passe acilement pour une extrémiste (d'ailleurs, c'est un mot qui ne veut pas dire grand-chose). Le problème aussi, c'est qu'en France en 2009, le machisme existant est encore bien implanté, mais assez insidieux et on ne le nomme pas forcément. Et malheureusement beaucoup de femmes se sentent obligées de coller à un rôle convenu et d'obliger les autres femmes à en faire autant.@ Fred : les hommes violents ne sont pas une exception, même si généralement ils ne vont pas jusqu'à tuer les femmes. Dans certains pays, il est normal qu'un homme frappe sa femme. En France, ceux qui font ça s'en cachent plutôt. Mais j'ai souvent vu des machos humilier des femmes en public sous divers prétextes, parce qu'ils ne supportaient pas qu'elles puissent donner leur avis et exister par elles-mêmes. Et dans ces cas-là, les gens autour sont bien souvent complices, ou évitent de s'en mêler. Donc, non, la violence faite aux femmes n'est pas marginale, même s'll y a des degrés.
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L
<br /> Merci à toi Schlabaya pour ta visite et ce commentaire constructif.<br /> J'ai moi aussi parfois l'impression d'être un peu féministe et activiste, comme si les hommes me reprochaient d'ouvrir ma bouche pour dire ce genre de choses...<br /> <br /> <br />
F
Oui, les femmes de France peuvent être contentes de ne pas subir les violences d'ailleurs. Oui, c'est un privilège de n'être pas battue. Cependant, tous les hommes ne sont pas des violeurs et des violents. Sinon, comment expliquerait-on que le genre humain existe encore ? Peut-on faire une généralité de quelques exceptions ? Non.
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L
<br /> C'est ce que je disais : tous ne sont pas comme ça.<br /> J'exprimais mon sentiment envers certains.<br /> Faut lire dans le détail cher Fred :)<br /> <br /> <br />