Choix de vies
Après une soirée retrouvailles entre anciens de prépa et le visionnage du Péril Jeune de Klapisch, je m’interroge aujourd’hui sur nos choix de vies. Ces directions que nous prenons sans toujours savoir pourquoi et qui nous mèneront vers des destinations bien différentes. Prenons un groupe d’amis, une bande de lycéens par exemple. Sans plagier Bruel, vous leur donnez rendez-vous dans dix ans. Que sont-ils devenus ? Qui a réussi et d’abord qu’est ce que « réussir » ?
Partis à priori avec les mêmes bases, nous en laissons de côté professionnellement, nous les voyons galérer depuis des années parce qu’ils ont du mal à se trouver, à se bouger, à se lancer. Nous n’avons pas changé au fond, nous sommes toujours les mêmes, mais nous avons fait des choix différents.
Lorsque vous recroisez quelqu’un de votre école/lycée/fac ou bien un(e) ex, il y a toujours ce moment où chacun juge et jauge l’autre, pour voir lequel des deux a le mieux « réussi ». Cela nous permet de dire ensuite qu’on a recroisé Machine et que sincèrement, en plus d’avoir pris 10 kilos elle est devenue ….. (remplir les pointillés par un métier que vous n’auriez jamais voulu faire) alors ce n’était pas la peine de tant se la raconter en terminale parce qu’elle avait déjà couchée avec au moins 5 mecs ! C’est une manière de se rassurer sans doute !
Tels des vieux qui s’annoncent les récents décès comme pour mieux les compter, nous nous annonçons les fiançailles, les mariages, les bébés. Sais-tu qu’une telle est enceinte ? Sais-tu qu’un tel a fini par épouser sa copine de lycée ? Ils ont déménagé à tel endroit, à 500 mètres de là où ils ont toujours vécu…
Je ne sais pas si j’envie ou si je suis horrifiée de voir ce que certains sont devenus. Certes, c’est super d’être casés, de créer une famille mais n’ont-ils pas envie d’aller voir ailleurs, de faire le tour du monde, quelle urgence y-a-t-il de se marier à 20 ans ? Oui, je sais quelle est la réponse à tout ça : chacun ses propres choix, chacun sa propre vie. Si l’ambition ou la réussite professionnelle font partie de mes valeurs, je dois accepter que ce n’est pas le cas pour tout le monde et de la même manière : non, vivre à Paris n’est pas le rêve de tout un chacun.
Je manque sans nul doute de tolérance puisque je reste persuadée que MES choix sont les meilleurs puisque c’est ce que j’ai fait. Quel manque d’humilité ! Je me trouve mesquine à lire des profils d’anciens sur Internet et à me dire que décidément j’ai bien mieux réussi qu’eux. C’est symptomatique d’un manque de confiance en soi que ce besoin de toujours se comparer non ?