A quoi rêvent les filles de l'Est ?

Publié le par Louloute

Il y a quelques semaines de ça, je suis tombée sur un reportage sur Arte, intitulé "à quoi rêvent les filles de l'Est?". Comme quoi il faut arrêter de dire qu'il n'y a jamais rien sur Arte et que seuls les intellos trouvent de quoi s'instruire! Ce reportage donc, pour ceux qui ne l'auraient pas vu, traitait de la déferlante des filles issues des républiques ex-communistes de l'Est qui remplit nos films pornos, nos photos de charme, voire nos trottoirs. Pourquoi ces jeunes filles se retrouvent-elles massivement en France dans l'industrie pornographique et qu'est-ce qui explique ce phénomène ?
Le reportage s'ouvre sur cette magnifique phrase qui en dit long : "pour comprendre ces filles, nous nous sommes tournés d'abord vers les hommes qui les font travailler". Toujours se rapprocher des macs en effet, ça permet de mieux cerner le problème. On avait donc l'interview d'un photographe et ensuite d'un producteur de film qui expliquaient que pour faire ces métiers il faut en premier lieu être profondément amoureux des femmes. C'est marrant, je ne savais pas qu'amoureux menait à proxénète... Le photographe soulignait ensuite que depuis la chute du mur et l'effondrement des républiques communistes de l'est, un nombre certain de filles débarquaient dans la profession. Elles sont accueillies les bras ouverts car elles sont belles, ne coûtent pas chères, sont prêtes à tout et à l'inverse des Françaises, ne discutent pas les contrats.
Mais la partie la plus intéressante de ce reportage était bien sûr d'aller à la rencontre de ces filles. Des Roumaines, des Tchécoslovaques, des Bulgares, si jeunes, si belles aussi, prêtes à se déshabiller pour quelques centaines d'euro. Pourquoi ? Parce qu'elles gagnent en une séance photo ce que leurs mères gagnent en trois mois, parce que pour elles la France c'était un rêve, un pays "où il fait toujours beau" (heu... pas toujours) et qu'elles rêvaient d'autre chose que de se marier à 19 ans, d'avoir un enfant à 20, un second à 22, de partir en vacances en Tchécoslovaquie à 24, d'acheter une voiture à 25 et de crever de faim toute leur vie.
D'ailleurs à quoi rêvaient-elles ? Entre deux prises de films X, l'une d'entre elles nous explique qu'elle n'avait pas de rêve de petite fille, que son enfance avait été cadrée par un gouvernement qui ne laissait que peu de place à l'espoir, que son peuple n'était pas un peuple fier et qu'elle n'avait pas confiance en elle. Ce qui revenait au cours des interview c'était cette sorte de dédoublement de personnalité. Sans doute était-ce pour tenir le coup et conserver un minimum d'amour-propre mais ces filles expliquaient toutes que ce n'était pas vraiment elles lorsqu'elles se déshabillaient, mimaient des fellations ou tournaient dans des films. Elles restaient timides et réservées une fois sorties de là, identiques à celles qu'elles étaient en quittant leur pays.
J'ai trouvé ce reportage assez fort. Pas de faux semblants, pas d'angles arrondis. Juste des filles, comme vous et moi, d'une vingaine d'années, qui n'ont pas eu énormement d'autres choix que celui là pour sortir de la misère, du communisme. Ce qui me percute toujours par contre c'est que cette industrie marche sur un principe simple et millénaire : des femmes qui travaillent pour des hommes. Je ne sais pas pourquoi je ne ressens pas cette même empathie ou cette même compassion pour les acteurs pornos hommes, mais j'ai toujours plus mal en pensant à la condition de ces filles.
Est-ce à jamais le plus vieux métier du monde ?

Publié dans rêves

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P
La fac m' a permis de rencontrer de nombreuses filles de l'Est. Le seul point commun que j'ai pu trouver chez elles c'est d'affirmer que 1989 est une année de libération pour elles.Pour en revenir au titre du reportage, tu trouves pas que c'estt très généraliste comme titre " a quoi rêvent les filles de l'est? Je ne suis pas un spécialiste de l'industrie du porno mais je parierais bien une bouteille de Pouilly fumé qu'il y a plus d'actricve pornos en californie qu'en Europe de l'Est. seulement un reprotage sur les filles de l4est donne un côté à la fois voyeur et pathétique que si on réalisait un reportage sur les actrice américaines.
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E
Ok, j'y penserai à l'occasion.
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L
<br /> :-)<br /> <br /> <br />
E
Il y a aussi les filles qui n'ont pas choisi cette situation mais se sont fait coincer et ne savent plus comment s'en sortir.
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L
<br /> Exactement !<br /> Si tu as l'occas, ça me fait penser qu'il y a un super bouquin qui s'appelle "Rencontre sous X" de Didier von Cauwelaert, qui raconte l'histoire d'une jeune russe ou ukrainienne venue en France<br /> pour être mannequin et qui se retrouve dans l'industrie du X.<br /> <br /> <br />
R
Oui, Louloutte, je regrette qu'en France, le proxénétisme ne soit pas légal. Cela permettrait de mettre en place une activité de prostitution correctement encadrée. Mais cela ne se peut pas, tant que gagner de l'argent via la prostitution, en dehors de la prostituée, ne soit devenu légal.Ceci étant, je ne me vois pas me lancer dans un tel business, non pas pour des raisons légales ou morales, mais parce que si le sujet m'intéresse un peu, ce n'est certainement pas assez pour en faire mon gagne pain. Loin de là.
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L
<br /> Quid du vieux mythe qui veut que le fantasme des hommes soit de pouvoir faire tourner un business grâce aux femmes et à leurs charmes ?<br /> :-D<br /> Bon ok j'en arajoute un peu !<br /> <br /> <br />
B
Allez une fois de plus je vais zapper la thèse qui contient assurément des points interressants pour défendre le contraire...Déjà, le portrait de la fille de l'est peut rapidement s'avérer consternant dans l'esprit de l'Occidental qui ne sait la plupart du temps même pas situer les pays ou donner le nom des capitales.Ma dernière copine est justement polonaise et ma meilleure amie russe, et si elles sont venues en occident, ce n'est pas en fuyant le rien qu'on aime imaginer, mais bel et bien pour trouver plus.Ensuite pour ne pas changer on met la femme dans son rôle de victime, ce qui ne la protège pas mais la rend plus faible.Que je sache tous les immigrants ne se retrouvent pas obligés de vendre leur cul pour survivre en europe occidentale, surtout quand justement les emplois considérés comme mal payés ici peuvent s'avérer plus interressant.Pour finir on pourrait se demander au passage si le fait de plaindre une fois de plus les femmes confrontées au sexe et non les homme, n'est pas une ènième façon de sous-entendre que le cul c'est un truc de mec.Là à la rigueur on objectera que les filles dans le porno se font détruire la plupart du temps, mais même à cet argument je répondrait qu'au même titre que tous les homme n'aiment pas ce genre de spectacle, les femmes sont également touchées par la génération porno et demandent de plus en plus de trash.Evidemment on me répondra qu'elles le font pour les hommes perverts, en leurs qualités de petits êtres faibles et serviles... Oula voilà que je me fais la conversation tout seul !Désolé j'aime bien les blogs qui ouvrent des discutions, va peut-être falloir que je recommence à feuilleter un peu le net^^'
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L
<br /> lol !<br /> Moi j'aime quand tu viens faire un tour ici bas parce que ça relance toujours bien le débat !<br /> Effectivement on a tendance à considérer que le cul c'est un truc de mec. Comme si les acteurs porno le faisait par plaisir et les actrices par besoin. Un rien manichéen je pense...<br /> Entièrement d'accord avec le fait de dire que de présenter encore et toujours les filles sous ce type d'aspect ne les aide pas et fragilise leur position.<br /> Après, je reste quand même sur ma position (féministe post mai 68) qui considère tout de même cette industrie et ce type de situation comme étant de la responsabilité des hommes.<br /> Mais je commence à faire la conversation seule là aussi !<br /> <br /> <br />