Autodestruction
C'est comme ne pas se lever un jour d'examen, rentrer avec le premier inconnu rencontré en boite, mettre à la poubelle un rappel de facture. Vous savez que c'est idiot mais vous le faites. Vous êtes là, presque comme à l'extérieur de vous, vous vous regardez et vous vous dites "il faut que je bouge, il faut que je fasse quelque chose pour moi-même, je dois réagir". Au lieu de ça vous éteignez le réveil, vous embrassez le tocard rencontré sur le dance floor et vous videz vos poubelles. Vous enfouissez ça bien profondément au fond de votre cerveau en continuant votre train train quotidien, presque étonné de pouvoir dompter à ce point votre conscience. Ferme là Jiminy criquet, va prendre un verre avec tes potes !
Finalement ce qui vous paralyse c'est la peur. La peur de votre propre vie, la peur d'agir, parce que ça demande bien trop d'énergie. Parce qu'il est plus facile et plus simple de laisser les choses telles qu'elles sont. C'est moins épuisant. Et puis on ne risque pas d'être déçu. Si vous ne tentez jamais rien, vous ne ratez jamais rien. Accessoirement vous ne réussissez rien non plus. Mais vous vous dîtes que c'est parce que vous le voulez bien, que si vous aviez joué vous auriez peut-être réussi.. Mais dans le doute, vous avez préféré vous abstenir. Et puis vous vous dîtes que de toute façon ça ne donnerait rien, vous êtes épuisé avant même d'avoir commencé quoi que ce soit.
Il est plus facile de piocher dans la boite de bonbons que d'aller courir, il est plus simple de végéter à un boulot de fonctionnaire que de postuler à des dizaines d'entretien. Le quotidien est épuisant et vous vous battez suffisamment pour garder la tête en dehors de l'eau, alors pitié qu'on ne vous demande pas de nager à contre courant. Qu'on vous oublie en fait, vous iriez bien vous planquez sous la couette pour le reste des jours à venir.
Après tout, c'est votre vie et il n'appartient qu'à vous de la foutre en l'air. Que ça au moins ça vous appartienne....