Un coeur invaincu
Désolée pour ce manque d’assiduité, de plus OB fait des siennes !
Après un réveil difficile caractéristique des lendemains de soirée où l’on s’est mis minable au point d’accepter de se faire filmer en dansant (OhmyGod…) nous avions décidés, mes colocs et moi, de finir ce petit w-e en allant au ciné.
Nous sommes allés voir Un cœur invaincu, un film de Michael Winterbottom. C’est l’histoire de Daniel Pearl, journaliste américain au Wall Street Journal, tristement connu pour avoir été enlevé et décapité en 2002 par un groupe d’extrémistes au Pakistan. L’histoire nous est montrée à travers le regard de Marianne, la femme de Daniel, interprétée par une merveilleuse Angelina Jolie qui ne surjoue pas, qui ne trahit pas le personnage et que je trouve pour une fois pleine de charme et de force. Marianne est enceinte de 5 mois d’un petit Adam et va mettre tout en œuvre avec ses relations journalistiques durant cette attente interminable pour tenter de retrouver son mari et pour garder l’espoir de le retrouver.
Sans complaisance ni recherche du tragique, ce film porte un regard froid mais réel sur les relations internationales actuelles. Le combat des journalistes pour une information toujours plus précise et toujours plus réactive en font souvent les cibles privilégiées des groupes criminels, qui voient en eux le moyen de faire passer leur message, de quelque manière que ce soit. Cette situation s’est aggravée depuis le 11 septembre et ses retombées.
Un cœur invaincu nous entraîne dans les rues et les bas fonds de Karachi, presque caméra à l’épaule. Au début, on est surpris par ces images bougeant sans cesse, ce bruit en continu. La ville est décrite comme « remplie de tant d’habitants qu’on ne pourra jamais tous les compter ». Cet aspect réaliste donne plus de poids au récit qui va s’enchaîner entre les différents contacts que la police peut obtenir. J’ai été une fois encore effarée face à l’impuissance que nous aurons toujours face à ces pays et à ces organisations. Sans lien direct, je pense à Midnight express et au système policier et judiciaire (pardonnez-moi le mot) merdique qui caractérise ces pays et parfois les nôtres.
Corruption, contacts, couvertures, alliance avec des groupuscules, nous avons le sentiment que depuis toujours les organisations criminelles sont comme des pieuvres, qu’on pourrait éternellement leur couper les pattes mais qu’elles repousseraient toujours… Une lutte presque perdue d’avance.
Poignant et bouleversant, sans jamais enfreindre les limites de la décence, Marianne Pearl rend un très bel hommage à son mari à travers le livre qu’elle a écrit "A Mighty Heart : the Brave Life and Death of my Husband Danny Pearl" dont est inspiré le film.