Comme une chenille qui aurait raté son examen Papillon
C'est comme une rage non exprimée, une sorte de fureur interne qui me grignote lentement. J'ai l'impression de m'être trompée, de n'avoir rien compris, d'avoir créer quelque chose qui n'existait pas et qui m'a fait perdre des années précieuses. J'ai l'impression que le temps passe et que je ne comprend toujours rien, que je ne retiens rien.. Alors quoi ? Je vais continuer à gâcher ma vie pendant longtemps comme ça ? Je vais continuer à m'enfoncer dans des relations stériles et imaginaires ?Un soir j'ai fait la liste comme ça des défauts de mes ex... Ce qui fait le plus mal ce n'est pas finalement d'avoir eu tant d'ex et aussi nuls mais plutôt le point commun.. On dirait que tous les hommes de ma vie se caractérisent par un égoïsme prononcé. Et moi comme un bon gros bisounours que je suis j'ai toujours donné, donné, encore et toujours. Je me disais que si je creusais assez loin je trouverai leurs racines. Je croyais qu'en me mêlant à leurs racines j'arriverai à consolider le tout. Je croyais que j'étais assez forte pour tout porter toute seule..
La faute n'est pas unilatérale, bien au contraire. Quelle place ai-je laissée à tous ces hommes en décidant, organisant et choisissant pour deux ? Si j'avais pris le temps un instant de m'arrêter et d'écouter l'écho, je n'aurai peut-être pas foncer dans ces histoires, comme une perdue prête à tout pour avoir le sentiment, rien qu'un jour, rien qu'une heure d'exister pour quelqu'un. A trop vouloir me réchauffer le coeur j'ai imaginé des feux de Bengale qui n'existaient pas. J'ai voulu faire taire mes angoisses en recouvrant le tout d'une vie si parfaite qu'on se serait mirer dedans. Et quand le miroir a explosé, j'ai encore eu la naïveté de tomber des nues !
Mais ma petite fille, sur quelle planète vis-tu, ai-je envie de me dire ? Pourquoi as-tu encore aussi mal parce qu'il part dans deux jours et que tu ne le reverras plus ? Comment fais-tu pour oser encore et toujours croire que ton coeur est une éponge et que tu peux absorber tous les malheurs de la terre en serrant tout le monde dans tes bras potelés ?
Je pense que si on arrêtait de se demander ce qu'est le bonheur et l'amour, on commencerait enfin à être heureux. Mais moi je ne peux pas me résigner à ne plus vivre ce que les autres ont et qu'ils ont l'air de trouver génial.. J'ai toujours eu horreur d'être à part et je déteste faire partie de ce groupe des célibataires parce que j'ai le sentiment de m'être faite virer de ce club des en-couple-depuis-longtemps-et-qui-pense-maison-bébé-Ikéa ! Je trouve les choses moins drôles toute seule, je ne suis pas prête à tout mais j'avoue que la vie avait plus de ... paillettes et de magie quand quelqu'un me regardait encore avec ce regard énamouré.
Alors ça sert à quoi 60 ans de lutte fémimine ? Ou est la libération des moeurs dans mon discours ? C'est pas le tout de se donner des grands airs de Wonder Woman genre les brunes comptent pas pour des prunes et je m'asssssume grave toute seule ! Et non, et non ! Même si je ne prend pas de décisions en conséquence, j'avoue que tout au fond de moi je crève de trouille à l'idée de finir seule ! Si le diable pouvait me signer la certitude que dans 15 ans je serais mariée avec des gosses, alors ok, je veux bien lui céder mon âme et commencer à profiter du présent !
Pourquoi ne sommes-nous pas des animaux solitaires et fiers de l'être ? Ou plutôt pourquoi suis-je tant avide de tendresse et d'affection ! Bordel, j'ai même pas été abandonnée sur une aire d'autouroute à 6 ans en partance pour la Bretagne !
J'ai paumé le mode d'emploi du bonheur simple et pour soi-même. Si quelqu'un a une photocopie...